Ce jour là, Lattika sentait une vague de mélancolie monter en elle.
Elle errait depuis un moment dans les petites ruelles vides de Peronne.
Tous etaient presque partis sur le front defendre l'Artois contre les Champipis,
mais elle, trop faible pour se battre etait restée a Peronne, dans l'attente de leurs nouvelles.
Elle marchait la tête ailleurs, quand elle se rendit compte qu'elle approchait des abords de la riviere.
Endroit majestueux, où seul le bruissement de ses pas resonnait en choeur avec la douce mélodie
de l'eau ruisselante.
Elle s'arreta net devant la beauté de cet endroit.
A l'époque où elle vivait à Peronne, elle n'etait que rarement venue en ce lieu et n'avait su l'apprecier à sa juste valeur.
Elle s'assit au bord de la rive et laissait ses doigts effleurer l'eau claire et fraiche.
A ce moment précis, rien ne pouvait plus troubler la sensation de pleinitude qui l'habitait.
Elle s'alongea dans l'herbe verte, la tête toujours perdue dans ses pensées.